vendredi 16 août 2013

Vous êtes mes aïeux

Vous êtes mes aïeux, à paraître en septembre 2013 aux éditions Henry



Extraits



vous étiez sûrement à rendre souffle
sur le bord d’un lit

vous appeliez vos vieux
vos très vieux dont on ne retrouve plus les noms

comment vous pleurer
quand vous me traversez





trois jours allongés dans la grande pièce
des fleurs autour et vos pieds vers les champs

vous étiez beaux dans la blancheur

de vos morts répétitives
est-ce moi qui morte
viens et reviens à vous

combien de fois déjà


et d'autres extraits

sur Sitaudis
sur Terre à ciel
dans l'anthologie Momento nudo, ouvrage collectif paru aux éditions de l'arbre à paroles en 2013

Christophe Jubien en lit des passages sur le site de la radio Grand Ciel, émission La route Inconnue, émission du 2 septembre 2014.

Ils en parlent...
Claude Vercey dans l'I.D 474 sur le site de Décharge
Christine Bloyet sur Terre à ciel
par Gérard Cartier sur Terres de femmes
par Valérie Canat de Chizy sur Verre menthe
par Chantal Dupuy Dunier sur Texture
par Yohan sur Biblioblog

Eric Pessan pour la revue Encres de Loire, décembre 2013

Cécile Guivarch Vous êtes mes aïeux Editions Henry 104 p. 6 € ISBN : 978-2-36469-052-3
cette nuit vous êtes venus me voir / je dormais j’ai fait semblant de rien / vous m’avez soufflé vos malheurs / j’ai tendu l’oreille je n’ai rien compris Les quatre premiers vers donnent la teinte du long poème de Cécile Guivarch : il s’agit d’explorer les traces de ceux qui nous ont offert la chance d’être présent au monde, même si on a quitté leurs terres, mêmes s’ils parlaient une langue ancienne que l’on n’est plus tout à fait capable de comprendre. On les reconnaît dans les pierres, dans le sol sous nos pieds, dans les odeurs et la cuisine. Ils sont des poussières qui pèsent un poids infini, des fantômes familiers et invisibles qui épient nos gestes modernes et pressés, ils viennent d’un temps où la vie était bien plus fragile qu’aujourd’hui (et que dire alors des chagrins ? S’habituait-on aux femmes mortes en couches ?). Vous êtes mes aïeux touche par sa justesse d’écriture et de ton, par sa sobriété ramassée. Peu importe que l’auteur raconte son histoire parce que cette histoire est la notre, celle d’humains conscients d’être maillon d’une chaîne plus ou moins floue. Ce qui tient en ces pages, c’est notre mémoire et notre trouble d’en savoir si peu sur nos aïeux. Rien – en définitive – ne nous surprend, parce que Cécile Guivarch ose poser son travail littéraire au sein des évidences pour nous offrir l’équivalent de l’un de ces crânes de bruns et d’ombres que les peintres déposaient à l’angle d’une table : une belle leçon de vanité.

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