Sabine Faulmeyer prévoit un été chaud ! Elle a invité une vingtaine d'auteurs à lui envoyer un texte...
Je lui envoyé un extrait d'un travail en cours... et important pour moi...
J’ai neuf ans. Dix peut-être. Devant le petit-déjeuner. C’est comme ça. Devant le petit-déjeuner. Tartines-pain-beurre-confiture. Fraise et moi petite. C’est dimanche ou mercredi. Jour sans école sans aucun doute. Ma mère parle. Elle raconte les histoires de son enfance. Ou celles de sa grand-mère et de son arrière-grand-mère aussi. Elle dit. Elle transmet. Mémoire de l’une à l’autre. Des unes aux autres. J’écoute. N’en perds pas une miette de petite fille. Ni de mes tartines ni de la mémoire renouée. J’écoute les vies d’autrefois. Enfance pain-maïs-sans-beurre-ni-confiture. Enfance de petits riens. Poupées en épis. Colliers de fleurs. Courses d’escargots ou de libellules. Les mouches auxquelles on enlève les ailes. Les veillées tard bien tard dans le soir à écouter les histoires. Ma mère parle de ces jours d’avant. Je l’imagine dans sa blouse de petite fille. Sabots aux pieds. Sabots de rien du tout. Avec sa tête de maintenant mais en plus petite. Je ne lui vois pas une autre tête que la sienne. Ma maman est maman depuis toujours. Elle me dit avoir été petite. Mais c’est moi qui le suis.
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